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EXCLUSIF | Schroders Capital intensifie son offre en equity infra

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Emmené par Chantale Pelletier, le pôle infra de la branche de Schroders spécialisée dans les private assets se prépare à renforcer son offre en equity, qui représente seulement 800 M€ à ce jour sur les 4 Md€ sous gestion en infra. Un nouveau fonds, visant une collecte de 500 M€, est en préparation pour l'occasion.

La transition énergétique est un sujet prédominant dans les infrastructures. © Schroders

La transition énergétique est un sujet prédominant dans les infrastructures. © Schroders

Une information CFNEWS INFRA

Chantale Pelletier Schroders

Chantale Pelletier Schroders

Nommée global head of infrastructure en début d'année au sein de Schroders Capital, la branche de Schroders spécialisée dans les private assets, Chantale Pelletier concrétise déjà sa feuille de route. En jeu, une « approche mid-market, qui permet de se centrer autour d'une approche locale, avec une vraie connaissance de terrain grâce à l'étude d'un écosystème plus restreint ». Dans ce cadre, la responsable et sa vingtaine de collaborateurs préparent un renforcement de l'offre de Schroders Capital en equity, segment le moins bien doté parmi les 4 Md€ engagés par la structure dans les infrastructures. Le financement en fonds propres représente en effet seulement 0,8 Md€ contre 1,9 Md€ pour la dette senior et 1,3 Md€ pour la dette junior dans les infra. Pour pallier ce constat, un nouveau fonds equity entièrement dédié au segment mid-cap est donc en préparation, pour un lancement attendu en 2022. Cette deuxième édition de la stratégie fonds propres, le premier étant un fonds fermé dédié à un institutionnel, présente une taille cible de 500 M€.

Un ticket d'investissement maximal de 100 M€

Répondant à une stratégie buy & build de long terme, ce nouveau fonds s'alignera sur des actifs régulés ou contractualisés, voire de profil growth, pour un taux de rendement brut attendu compris entre 8 et 10 %. Ce rendrement proviendra pour moitié du cash yield, flux de trésorerie récurrents dégagées par les entreprises financées. Afin de développer la « vraie connaissance de terrain » voulue par Chantale Pelletier, le fonds mènera des co-investissements avec des partenaires industriels qui pourront faciliter le sourcing des opérations. Le véhicule, dont le nom n'a pas encore été dévoilé, s'alignera dans ce cadre sur de fortes positions minoritaires. Ce nouveau fonds investira principalement dans ce que Schroders Capital considère comme les « infrastructures essentielles » : celles liées à la digitalisation et à la transition énergétique, avec toujours à coeur de se positionner sur des actifs aux cash flows résilients. Le fonds interviendra sur le segment mid-market européen, soit des cibles dont l'enterprise value est inférieure à 800 M€, avec des tickets d'investissement moyens compris entre 50 et 75 M€, pouvant grimper jusqu'à 100 M€. 

Le mid-cap séduit les fonds tricolores

Gwénola Chambon, Vauban Infrastructure Partners.

Gwénola Chambon, Vauban Infrastructure Partners.

Ce positionnement mid-cap diffère de la stratégie de plus en plus adoptée par les fonds infra internationaux, dont les levées surpassent depuis quelques années les 10 Md€. Comme exemple le plus récent se distingue le fonds EQT Infrastructure V, porté par le suédois EQT, qui a atteint en mars dernier une collecte de 12,5 Md€ en un closing et entend atteindre prochainement son hard cap fixé à 15 Md€. En contraste avec ces méga fonds, le positionnement sur des opérations de taille moyenne est de plus en plus favorisé par les gestionnaires français. En plus de Schroders Capital, Vauban Infrastructure Partners et Antin Infrastructure Partners se sont également illustrés cet été sur ce segment. L'affilié de Natixis Investment Managers a ainsi récemment bouclé la dernière levée de son Core Infrastructure Fund III, qui a récolté un total de 2,5 Md€ et s'alignera sur des projets compris entre 50 et 200 M€. Pour sa part, le fonds infra - qui est en train de concrétiser sa future IPO - a récolté pour son Antin Mid Cap Fund, qui déploiera environ 200 M€ par participation, un total de 2,2 Md€. 

Scedric, ou comment rendre la dette senior plus rentable

Si Schroders Capital se montre ambitieux en matière d'equity, la branche infra de Schroders ne délaisse pas pour autant son offre en dette. La structure s'est particulièrement illustrée cet été pour avoir finalisé deux closings à quelques semaines d'intervalle. Son fonds de dette junior Julie II a ainsi collecté pas moins d'1 Md€ au total, atteignant son hard cap en un an, et devenait alors le plus grand fonds existant de dette junior infrastructure en euros selon Schroders. Fin juillet, Schroder Euro IG Infra Debt Fund V (Fonds V), dédié à la dette senior, bouclait à son tour un closing lui permettant de récolter 335 M€ pour une taille cible de 750 M€. Or, Schroders Capital aborde la rentrée avec une nouvelle stratégie en matière de dette. Le gestionnaire s'apprête en effet à lancer cet automne le fonds Scedric. Proche de la stratégie du Fonds V avec un focus sur la dette senior investment grade européenne, ce véhicule présente toutefois la particularité d'offrir un rendement légèrement supérieur, avec un spread compris entre 250 et 350 points de base, contre 200 à 300 pour la dette senior traditionnelle. D'une taille cible de 500 M€, Scedric pourra éventuellement se positionner sur de la dette non-investment grade ou de l'unitranche.

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