
Les opérations continuent d'affluer dans le secteur des centres de données. Après l'ouverture du portefeuille d'Altice ou plus récemment l'arrivée de Reed chez Voltekko, c'est au tour de Thésée Datacenter de faire l'objet des attentions d'un fonds d'infrastructure. La plateforme francilienne de centre de données, créée en 2016 par la Caisse des Dépôts et Consignations et au Groupe IDEC, voit le fonds italo-britannique Vesper Infrastructure Partners s'emparer de 100 % du capital de l'entreprise. La finalisation de la transaction reste soumise à la satisfaction des conditions usuelles, notamment l'obtention des autorisations réglementaires.
Une dizaine de NBO
Très concurrentiel, le processus porté par Wagram Corporate Finance a vu s'affronter une quarantaine de candidats rassemblant des fonds infra, des plateformes de datacenters et même quelques industriels, avec une dizaine de NBO post-phase 1. Selon nos informations, le fonds italien l'a emporté sur une valorisation dépassant légèrement les 100 M€, soit un multiple de près de 25x son EBITDA, qui avoisine les 4 M€ selon nos informations pour un chiffre d'affaires de 8 M€ en 2024 et 12 M€ attendus en 2025.
Le tout pour notamment mettre la main sur le site d'Aubergenville du groupe, l'un des deux seuls centres de données français Tier IV en région parisienne. Dédié à la gestion des charges de travail sensibles en matière de sécurité pour les clients français, dont récemment l'ensemble des données de l'audiovisuel public français (France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et TV5 Monde). « L'opération est avant tout liée à une dynamique opérationnelle », souligne Antoine Fournier, P-dg de Thésée DataCenters. « Nous avions finalisé le remplissage du premier bâtiment en fin d'année 2024 et nous passons désormais à la phase d'extension, ce qui nécessitait de nouveaux investissements assez lourds, et donc un nouveau soutien financier. »
Une extension organique rapide d'ici 2030
Avec le soutien de son nouvel actionnaire, le groupe veut désormais s'appuyer sur sa réputation d'excellence opérationnelle et sa position privilégiée en Île-de-France pour pousser sa croissance organique. « Nous disposons d'un foncier sécurisé pour construire six bâtiments supplémentaires, capables notamment de mener une transition vers des technologies de refroidissement hybrides air/eau », précise le dirigeant, qui souhaite construire un vrai campus numérique à capitaux européens. Un premier bâtiment est attendu pour 2027, puis un nouveau par an par la suite avec la possibilité de pousser l'extension jusqu'à 33 MW supplémentaires.