
Une page se tourne dans l’actionnariat du groupe centenaire Schroll. Les deux frères dirigeant le spécialiste strasbourgeois de la gestion de déchets, Vincent et Pascal Schroll, assurent leur succession en dehors du cercle des descendants du fondateur Louis-Fernand Schroll. Le process compétitif confié à Forvis Mazars CF pour l’un et Hottinguer Corporate Finance pour l’autre frère, a été remporté par le géant allemand de la gestion des déchets Remondis, après avoir suscité l’appétit des majors tricolores pour cet acteur de poids en Alsace. Pour une valorisation supérieure à 200 M€ d’après les informations de CFNews, soit un multiple de près de 10 fois l’Ebitda compris entre 20 et 30 M€, le géant germanique s’octroie 80 % du capital de l’ETI strasbourgeois, aux côtés de Pascal Schroll qui réinvestit à hauteur de 20 % du capital, assurant la continuité opérationnelle de la famille aux manettes de l’entreprise éponyme. La branche de son frère, Vincent, qui détenait la moitié des parts, sort intégralement.
Un acteur régional majeur
Avec plus de 800 collaborateurs, la discrète ETI familiale Schroll s’est taillée une place importante dans la gestion des déchets et l’économie circulaire au niveau régional. Elle est active sur 21 sites aussi bien dans les domaines de la collecte et du tri que de la valorisation, notamment pour la production de matières premières recyclées. Son chiffre d’affaires, confidentiel, oscille entre 200 et 250 M€ pour un Ebitda entre 20 et 30 M€, d’après nos sources. C’est donc l’occasion rêvée pour le groupe allemand Remondis de s’offrir une cible significative sur le territoire français, qu’il ne couvre que de manière anecdotique via une dizaine de sites épars. Le responsable de la filiale française du géant allemand aux 13 Md€ de revenus, Philippe Girard, partagera la direction opérationnelle de l’ETI alsacienne avec Pascal Schroll et son fils Edouard. La maison mère de Remondis, le groupe familial Rethmann, n’en est pas à sa première incursion en France où il a racheté en 2018 les 30% de Veolia au sein de Transdev dont il s’apprête à prendre le contrôle en reprenant les 32% de capital détenus par la Caisse des Dépôts dans une opération qui devrait se conclure cet été.