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Kevin Speed à la conquête du rail français

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Lancé en 2021, le futur opérateur ferroviaire privé mène un premier tour de table de 4 M€ auprès d'un groupe de business angels internationaux, avec l'ambition de lever plus d'1 Md€ d'ici l'été 2024.

Kevin Speed veut déployer une vingtaine de trains adaptés à 300 km/h d'ici 2026-2027. © Pixabay

Kevin Speed veut déployer une vingtaine de trains adaptés à 300 km/h d'ici 2026-2027. © Pixabay

Une information CFNEWS INFRA

La concurrence ferroviaire prend forme dans l'Hexagone. Alors qu'un premier acteur public étranger - Trenitalia - s'est récemment lancé sur le marché du train voyageur, les acteurs privés sont eux aussi dans les starting blocks. Après Le Train, un nouveau départ est signé par Kevin Speed : lancé en 2021, l'opérateur ferroviaire français clôture selon nos informations une augmentation de capital full equity de 4 M€ auprès de quatorze investisseurs privés et business angels français, britanniques, américains et canadiens que le challenger préfère garder confidentiels. « Nous visions originellement une fourchette de 2,5 à 3,5 M€, détaille Guy Saidenberg, associé et directeur financier de Kevin Speed. Cette réussite nous permet de dérisquer notre business plan et de mieux préparer notre seconde levée de fonds en 2024. »

Une seconde levée d'ici l'été 2024

De gauche à droite : Claire Bonniol, Guy Saidenberg, Jihane Mahmoudi, Laurent Fourtune © Kevin Speed

De gauche à droite : Claire Bonniol, Guy Saidenberg, Jihane Mahmoudi, Laurent Fourtune © Kevin Speed

Dirigée par quatre associés majoritaires au capital - Laurent Fourtune, Jihane Mahmoudi, Claire Bonniol et Guy Saidenberg -, Kevin Speed compte en effet lever entre 1,1 et 1,2 Md€ en equity et en dette d'ici juin 2024 pour financer son ambitieux plan industriel, la ventilation et la structuration de la dite levée étant encore au stade préliminaire. S'étant fixé pour objectif de mettre en service ses trains à grande vitesse du quotidien dès 2026-2027, l'entreprise francilienne s’appuie sur une offre exclusive pour une vingtaine de rames - entre 35 et 40 M€ l'unité - auprès d'un des grands industriels européens. « Nous nous positionnons sur les lignes à grande vitesse, avec pour objectif de désenclaver les campagnes via des trains adaptés à 300 km/h qui s'arrêtent dans les gares intermédiaires, spécifiques à ce genre de service avec des accélérations et freinages rapides », explique Guy Saidenberg, les rames de Kevin Speed devant accueillir jusqu'à 750 passagers, contre 500 pour InOui 600 pour OuiGo et 700 pour les nouveaux TGV de la SNCF - elle-même limitée dans ses commandes. 

Un accord-cadre historique ? 

Mais l'application de ce plan de développement reste suspendu en tous points à la signature d'un accord-cadre de longue durée avec SNCF Réseau. Pilier du business plan de Kevin Speed, cet instrument offre au capital privé l'assurance de l'exploitation d'une ligne et la visibilité nécessaire pour obtenir le financement des actifs. « Nous sommes sur un marché où les trains ne sont pas interopérables entre les lignes - changer une rame de ligne à grande vitesse, c'est un coût qui représente 25 à 30 % du prix du train neuf », note Guy Saidenberg, qui est en cours de négociation avec le gestionnaire d'infrastructure pour obtenir un accord-cadre de 30 ans - qui serait le premier du genre dans l'espace voyageur depuis son intégration dans le droit français en 2018. « Nous espérons signer cet accord-cadre avant la fin de l'année », précise l'associé, citant l'exemple italien de NTV et ses trains Italo, qui ont permis de doubler le trafic sur certaines lignes tout en faisant plonger les prix d'environ 35 %. Selon la presse italienne, l'opérateur ferroviaire soutenu par le fonds américain Global Infrastructure Partners (72,6 %), Allianz (11,5 %), IP Infra Investors (7,6 %) et des minoritaires confidentiels (8,3 %) est en passe d'être repris par l'armateur italien MSC pour une valorisation proche de 4 Md€.

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Les intervenants de l'opération KEVIN SPEED

Capital Développement / Augmentation de capital